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Difficile de nos jours de provoquer la peur au cinéma. De nombreux cinéastes s'y sont essayés et s'y sont cassés les dents. Beaucoup via des productions Blumhouse notamment. Car passer après de formidables pourvoyeurs de trouille comme L'Exorciste, Rosemary's Baby, Prince des Ténèbres ou plus proche de nous le terrifiant Conjuring 2 est très casse gueule. Et malgré tout le talent dont il a su faire preuve sur ses Wolf Creek ou l'excellent Solitaire, Greg McLean ne parvient à aucun moment avec The Darkness à nous faire frissonner. Ce dernier parvient malgré tout à capter l'intérêt du spectateur grâce à une histoire un peu plus originale que la normale.
Peter et Bronny Taylor sont en vacances avec leurs enfants, l'ado Stephanie et leur fils Mikey, un jeune autiste. Lors d'un passage par un canyon, Mikey découvre une cavité à l'intérieur de laquelle reposent des pierres positionnées là par les indiens Anasazi. Intrigué, le jeune garçon s'empare des pierres, à l'insu de sa famille. De retour à la maison, les Taylor vont être confrontés à des événements de plus en plus étranges, de l'apparition d'empreintes cendreuses à la vision d'animaux sauvages. Oui, le pitch fait très convenu et ne dépareille pas de nombreuses autres péloches du genre. Tout y est, de la progression lente des événements surnaturels au scepticisme des proches, en passant par l'enfant catalyseur. Alors, qu'est ce qui distingue The Darkness des autres films du genre ? En tout cas, pas la peur qu'il suscite, celle-ci étant quasi absente du métrage, ce qui est quand même dommageable pour ce genre. Non, si The Darkness reste somme toute intéressant, c'est par ses personnages, cette famille à première vue typique de la banlieue américaine. Mikey étant autiste, la perception des événements se distingue du tout venant. Il rend à lui seul intriguant le réveil des démons indiens. Ceux-ci apportent également au film un peu d'originalité, ces apparitions ayant été peu exploités dans le genre – si ce n'est dans Simetierre ou X-Files –.
La famille Taylor crédibilise l'histoire. Les réactions des parents, l'anorexie de leur fille et bien entendu l'autisme de Mikey renforcent l'intérêt du spectateur, contrairement à l'horreur basique qui frappe cette famille. Car tous les clichés y passent, jusqu'à l'exorcisme pratiqué dans la maison chargé de conclure le film. A aucun moment on ne sursaute – privilégiez pour ce faire Conjuring 2 ou The Witch, pour ne citer que deux films sortis cette année –. Reste donc les relations au sein de la cellule familiale des Taylor, portées par d'excellents acteurs, Kevin Bacon en tête. Il est fort plaisant de le retrouver dans un film de ce genre, des années après le formidable Hypnose. Il est parfait en père de famille dépassé par les événements, rongé par son infidélité passée et désireux de remplir au mieux son rôle de parent.
De la part de Mclean, on pouvait espérer une mise en scène au minimum efficace et soignée. C'est bien le cas ici, me^me si tous ses bons efforts ne font jamais sortir le métrage de sa banalité ambiante. Il parvient malgré tout à réveiller l'intérêt lors du final opposant Kevin Bacon aux démons indiens. Ces derniers ne semblent au final pas bien méchants, le scénario les brossant comme des mages limités à l'exécution de tours de magie peu effrayants. Il faut cependant souligner l'efficacité relative de la musique et de la photographie.
Auteur : TONTON
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